Egalité numérique
Les circonstances le prouvent, il fallait être acculé pour réaliser au combien notre société était numériquement inégalitaire. En ces temps de confinement, la relation à distance est devenue vitale, c’est le lien nécessaire qui maintient les liens et interactions avec nos proches, notre travail, tous ceux qui nous accompagnent au quotidien, je pense plus particulièrement aux médecins et aux enseignants.
Notre société est inégalitaire, d’abord par la couverture haut débit qui laisse encore de nombreuses zones blanches, principalement en milieu rural. Ensuite, la dématérialisation des services publics, de nos relations avec notre banque, notre assureur, surtout pour passer commande en cette période de crise, laissent sur le carreau une grande partie de la population française (13% ?) qui n’est pas équipée pour cela et, surtout, qui ne connait pas tous les usages possibles d’Internet.
Elle est grave, cette inégalité, surtout lorsqu’il s’agit de prendre soin de sa santé, notamment quand l’on souffre d’une pathologie chronique, qui nécessite d’être accompagné et rassuré. Cela est d’autant plus compliqué que les acteurs de la santé ne sont pas aguerris à ce type de relation. Notre partenaire, Revesdiab, en fait le constat au quotidien qui tire la sonnette d’alarme.
Elle est grave lorsque l’on est un écolier, étudiant, confiné et dépendant d’un accès numérique pour suivre ses cours et interagir avec des enseignants qui ne sont pas, non plus, formés à ces nouvelles pratiques. On prend le risque d’une année blanche, dévalorisée et mettant en péril les choix d’orientation.
Surtout, on peut anticiper que la situation risque de durer, voire de se reproduire dans le temps.
De chaque crise, il faut retirer des enseignements afin d’améliorer notre capacité d’adaptation et la continuation des relations humaines. La communication est un enjeu essentiel pour faire bloc, trouver des solutions collaboratives (analysons la mobilisation des Fablab) et disposer d’outils efficaces, identifiés et accessibles au plus grand nombre. Cela repose aussi sur des pratiques collaboratives, en réseau, qui nécessitent de s’ouvrir aux autres acteurs et de pouvoir créer des réseaux efficients.
On entend, désormais, régulièrement parler du monde d’après qui, de l’avis généralisé, à défaut d’avoir l’avis de nos dirigeants, pour l’instant, devra être différent de celui d’avant qui, justement, nous met dans cette situation frustrante aujourd’hui. Ce monde n’appartiendra pas, plus, à une élite mais devra être celui où nous avons envie de vivre. Ce chaos est l’occasion de retrouver du sens, nous prendrons notre part à ce travail nécessaire…