Nouvelles ruralités, terres d’opportunité pour entreprendre?
L’Association Nationale Nouvelles Ruralités tenait son séminaire sur le thème « Nouvelles ruralités, terres d’opportunité pour entreprendre ». Associé dès le début à la démarche qui consiste à défendre une ruralité assumée et proactive, nous avons même co-signé le manifeste les voix de la ruralité, Brie’Nov est bien un acteur de cette dynamique, en lien avec les maires ruraux de France.
Le séminaire s’est attaché à explorer, notamment à travers le partage d’expériences, les conditions pour entreprendre avec succès en milieu rural. Si l’exercice est toujours intéressant, il n’en reste pas moins frustrant car ce qui vaut sur un territoire vaut rarement ailleurs, la différence étant souvent une affaire de contacts humains, de facilitation et d’envie.
Frustrant aussi car les associations entre la société civile et les élus ont été très peu évoquées, notamment celles opérationnelles qui peuvent permettre de développer collaborativement les projets. Il y a un risque d’entre soi qui dévie un peu de l’objectif premier. La question des tiers lieux a été abordée sous l’angle d’un nouveau développement potentiel mais relativisée par l’appétence au télétravail qui n’est pas encore suffisamment encouragée.
Frustrant enfin car entreprendre n’est pas seulement une affaire économique mais il faut aussi aborder l’hospitalité d’un territoire, l’organisation de ses services et la capacité d’assimiler des personnes venant d’autres territoires. Le service public notamment a fait l’objet d’échanges divergents. Olivier Bouba – Olga, universitaire et chercheur qui agissait un peu comme le grand témoin de cette manifestation a expliqué la nécessité de déconstruire les paradigmes actuels du développement local, en justement contredisant ce qu’il appelle la mythologie CAME (Compétitivité Attractivité Métropolisation Excellence) et en appuyant sur la nécessité de collaboration plus élargie et plus intuitive. Il déplore le manque d’ingénierie sur les territoires et reste vigilant sur les possibles collaboration entre les métropoles et les territoires infra.
Par ailleurs, Pierre Gattaz, récent jeune retraité du Medef, est intervenu afin de nous présenter sa Fondation « Y croire » dont l’un des objectifs est de promouvoir et d’accompagner l’entrepreneuriat partout en France. Sa vision enthousiaste d’une France pétrie de talents est forcément intéressante, mais le fait de poser que le pays peut se gouverner comme une entreprise pose la question du projet politique et des communs. Une preuve supplémentaire qu’il reste beaucoup à faire pour rassembler des énergies plurielles.